La région du Beaujolais est un véritable patrimoine viticole. À l’image de ses vins fruités et gourmands, elle évoque les beaux jours au soleil, la Nature généreuse et le gout pour les choses simples. Visite sur cette terre de plaisir.
Le vignoble Beaujolais Lyonnais se situe dans le département du Rhône. Il s’étend à l’est de la Saône-et-Loire et est délimité par Lyon, au sud. Sa superficie est de 22 hectares, sur 55 km de long et 15 km de large. Le vignoble est le royaume du gamay : le beaujolais affiche une production annuelle de 1 215 000 hectolitres de vins rouges typés, sa grande spécialité. Celle-ci est réalisée dans deux sous-régions distinctes, Beaujolais et Lyonnais, qui défendent avec honneur les 14 appellations d’origine associées à cette région exceptionnelle.
La sous-région Beaujolais : le choix de l’authenticité
Délimitée par la Saône, à l’est, et adossée aux monts du Beaujolais, à l’ouest, la sous-région Beaujolais est bercée par un climat continental, avec parfois une influence méditerranéenne. Elle jouit ainsi de conditions optimales pour laisser les raisins s’épanouir. Le vignoble partage les coteaux et les collines de la Saône, perchées jusqu’à une hauteur de 500 m d’altitude.
L’altitude procure aux vignes une exposition favorable aux rosées matinales, tout en les préservant des brouillards hivernaux. Au printemps, la Saône vient à son secours pour modérer l’intensité de la chaleur. Et, contrairement à la Bourgogne, le Beaujolais connait une période estivale plus ensoleillée qui permet de soutenir la maturité du gamay.
Grâce à son emplacement géographique, la sous-région Beaujolais présente une nuance de microclimats en fonction de la hauteur des pentes, de l’exposition solaire, de la protection du relief, mais également des typicités du sol. Trois formations géologiques dominent cette sous-région : le sol sableux ou argileux, qui accueille les crus du Beaujolais ; le sol limono-argileux, consacré à l’aire d’appellation AOC Beaujolais-Villages ; et le sol argilo-calcaire, pour l’AOC Beaujolais.
Cette appellation produit essentiellement des vins rouges fins et fruités, dont ceux qui sont issus d’une sélection de parcelles à faible rendement et sont catégorisés dans le Beaujolais supérieur. Une gamme de rosés, aussi gourmands que rafraichissants, est également à découvrir. Enfin, les vins de crus portent le nom de la commune dont ils sont originaires : Brouilly, Côte-de-Brouilly, Chénas, Morgon, Fleurie, Chiroubles, Juliénas, Moulin-à-Vent, Saint-Amour, Régnié.
Quant à l’encépagement, le gamay noir à jus blanc est considéré comme le cépage de prédilection. Il s’exprime merveilleusement bien sur les sables granitiques pour apporter une agréable note de finesse aux vins rouges. Très aromatique, ce cépage entre dans l’élaboration de la gamme Beaujolais nouveau (vins rouges ou rosés) et celle des cuvées de garde à l’image de l’AOC Morgon. Les vins blancs, quant à eux, s’obtiennent principalement à partir du chardonnay B. Celui-ci joue une partition d’arômes exotiques, de beurre et de fruits secs.
La gamme de vins du Beaujolais se décline en vins primeurs et en vins de garde. La vinification typique du Beaujolais, connue sous le nom de macération carbonique, est une technique longtemps réservée au vin primeur. Elle consiste à placer les grappes entières dans une cuvée pendant quelques jours, de sorte à provoquer un métabolisme anaérobie. Cette étape de désacidification influe énormément sur l’intensité aromatique et la structure des crus. La vinification se poursuit alors sur une fermentation traditionnelle.
Pour les vins de garde, les exploitants privilégient la macération semi-carbonique qui est une technique de vinification empruntée à la Bourgogne. Les raisins sont vendangés manuellement, encuvés entiers, puis le processus se prolonge jusqu’à l’élimination des sucres. Le marc pressé est ensuite soumis à une fermentation malolactique classique. Ce procédé apporte aux vins une belle souplesse, soutenue par beaucoup de fraicheur en bouche, même après plusieurs années de conservation.
La sous-région Lyonnais : la signature d’un terroir
Région de basse montagne, la sous-région Lyonnais couvre près de 49 communes du département du Rhône et s’étend sur plus de 40 km de long du nord au sud de la ville de Lyon. Elle est cernée par les monts du Lyonnais, à l’ouest, et par la Saône, à l’est.
Le paysage viticole se concentre principalement sur deux zones : l’une aux frontières nord du Beaujolais et l’autre au sud-ouest de Lyon. Toutes deux bénéficient d’un climat océanique tempéré qui croise souvent la douceur d’une influence continentale et méridionale en fonction de la saison.
Les 370 hectares qui forment les vignobles sont morcelés en plusieurs terroirs. Certains sont installés sur un sol argilo-sableux, d’autres sont accueillis sur les moraines glaciaires en bordure du Rhône et le reste sur le massif du Mont-d’Or au nord-est de l’appellation. L’encépagement présente une grande ressemblance avec celui du Beaujolais : du gamay pour les rouges et les rosés ; du chardonnay, de l’aligoté et accessoirement du pinot blanc pour les blancs. Conformément à l’art de la vinification traditionnelle, les raisins doivent respecter un taux de concentration en sucre pour être considérés comme étant à bonne maturité. Ils sont mis en cuve sans foulage et subissent une macération semi-carbonique. Le pressurage intervient une semaine après et la fermentation en cuve peut alors commencer. Tandis que les vins fruités sont mis en bouteille en hiver, les nectars plus typés attendront la fin de la période estivale dans les chais avant leur mise en vente.
Beaujolais Lyonnais : les accords mets et vins
• Pour déguster un bon Beaujolais ou un Beaujolais-Villages dans les règles de l’art, il vaut mieux les associer avec des charcuteries en raison de leur caractère rond, tendre et leurs tanins souples. Autrement, une association avec des poissons crus et autres sashimis de thon fera l’affaire.
• Les crus robustes de type juliénas, brouilly ou régnié sont recommandés avec des plats de bistrot revigorants et généreux comme des abats de rognon ou des pieds de cochon servis avec des frites. On peut aussi opter pour du coq au vin ou du civet de lapin.
• Les adeptes de vins plus tendres de type saint-amour, fleurie ou chiroubles pourront les déguster en accompagnement de saucisson ou de couenne de porc. Après une garde de deux à cinq ans, ces vins pourront être servis avec de la viande de bœuf, des rognons ou abats.
• Du côté de la sous-région Lyonnais, un Coteaux-du-Lyonnais Rouge sera conseillé avec une pintade aux agrumes, du boudin blanc aux pommes ou une andouillette grillée. Les blancs subliment des papillons de saumon à la tomate, du jambon à la bière ou une soupe de courgettes. Et du côté des rosés, on conseillera des saucisses fumées, des lasagnes au poisson ou des charcuteries lyonnaises.