Troisième grande région viticole française, le Val de Loire fait partie des dix vignobles européens classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. À vrai dire, ce ne sont pas les atouts qui manquent à ce territoire d’exception : des paysages variés, des climats remarquables, une géologie riche et diversifiée… Toutes les conditions sont réunies pour produire des vins de qualité.
Situé à l’ouest de la France, le vignoble du Val de Loire s’étend du Massif central jusqu’à la ville de Nantes et possède une superficie totale de 70 000 hectares. L’histoire de la Loire et de ses vins est intimement liée à l’Histoire de France. L’intérêt exprimé par l’Église et les rois de France pour ce territoire viticole a largement contribué à son développement.
La Loire viticole, l’influence anglaise et hollandaise
Les vignes étaient présentes sur les rives de la Loire il y a plus de 5 000 ans. Elles se sont ensuite développées grâce aux premières abbayes de la région, qui élaboraient du vin pour les besoins de la liturgie. En parallèle, le fleuve connait un important trafic et cela a contribué au développement du vignoble.
Au XIIe siècle, certains vins étaient acheminés à destination de la Normandie, de la Bretagne et de l’Angleterre. Plus tard, les Anglais se tournant vers les vins de Bordeaux, c’est au tour des Hollandais de prendre le relais. Ces derniers mènent sur le fleuve un commerce florissant durant près de trois siècles. Par ailleurs, ils développent la culture de la vigne blanche dans le pays nantais et en Anjou. Mais le conflit opposant la Hollande au roi Louis XIV met un terme à cette dynamique. La situation est telle que l’acheminement se fait désormais par charriot. Ce fut le cas des vins du Blésois et de l’Orléanais qui arrivaient ainsi en Flandres et à Paris. D’autres coups du sort viendront ensuite frapper le vignoble. Successivement, la guerre de Vendée (1793-1796) et la crise phylloxérique (fin du XIXe siècle) vont détruire une grande partie du vignoble. Après avoir traversé ces épreuves, les vignerons ligériens n’ont eu qu’une seule préoccupation : la quête de l’excellence. C’est ainsi que, dès 1936, les premières appellations viennent couronner tous les efforts consentis.
Une multitude de saveurs
Le vignoble ligérien est influencé par un climat tempéré-océanique et continental, offrant ainsi des conditions optimales pour la vigne. Cette dernière pousse sur une très grande variété de sols à base de craies, de schistes, de sables, de grès, de graviers, de calcaires, d’argiles et de granit. Avec une telle mosaïque de sols, il n’est donc pas étonnant que la Loire dispose d’une palette de cépages uniques au monde.
Parmi les plus renommés, on peut citer le chenin blanc, le cabernet franc, le gamay, le sauvignon, le grolleau, le melon de Bourgogne… Par sa richesse, cette palette de cépages donne lieu à des assemblages variés, permettant de produire des vins uniques. La production du vignoble du Val de Loire affiche 52 % de vins blancs, 26 % de rouges, 16 % de rosés et 6 % de fines bulles.
Région viticole du vignoble de la Loire, le Centre s’étale d’Orléans (au nord) jusqu’à Châteauroux (au sud). Le vignoble profite d’un climat océanique dégradé. Il repose sur une assise calcaire, tout en présentant une riche variété de sols : galets de silex, galets siliceux, grès et limon sableux. Bien que le terroir se prête particulièrement bien à la culture du sauvignon, d’autres cépages tels que le gamay, le cabernet franc, le chasselas, le cabernet sauvignon et le pinot noir y sont aussi très présents. Le Centre est surtout connu pour ses vins blancs secs qui allient harmonieusement finesse et minéralité.
Loire et Centre : les accords mets et vins
• Généralement à base de cabernet franc, les rouges issus de certaines appellations comme le bourgueil, l’anjou-villages, le saumur-champigny ou le chinon, qui révèlent une touche fruitée expressive et riche, s’accompagnent avec du fromage de tête ou une terrine de bœuf en gelée. Le cabernet franc, apportant une pointe végétale, équilibre avec les sauces à base de vinaigre ou de moutarde et peut sublimer le foie, le rognon ou les abats.
• Les blancs secs, s’ils sont élaborés à partir de sauvignon, notamment les Pouilly-Fumé, raviront les papilles lorsqu’ils sont accordés avec une pintade rôtie au miel. Les sancerres sont plutôt à associer avec du poisson à chair grasse ou des langoustines poêlées. Les blancs secs de type muscadet, généralement à base de melon de Bourgogne, sont conseillés avec des gambas grillées, des Saint-Jacques revenues avec un peu de beurre ou des huitres gratinées.